Hervé Morin, Président de la Région Normandie a signé avec le Premier ministre, cet après-midi, au Mont-Saint-Michel, une convention de transfert à la Région Normandie de cinq lignes dites « Train d’Equilibre du Territoire » (TET) : Paris-Caen-Cherbourg/Trouville-Deauville, Paris-Rouen-Le Havre, Paris-Granville, Paris-Evreux-Serquigny et Caen-Le Mans-Tours.
Cette première convention nationale entre l’Etat et une Région sur les TET sera accompagnée d’un engagement de l’Etat à renouveler, d’ici 2019 ou 2020 au plus tard, les matériels roulants sur deux de ces lignes : Paris-Caen-Cherbourg / Trouville-Deauville et Paris-Rouen-Le Havre.
Fruit de quatre mois de négociation avec le gouvernement, Hervé Morin a obtenu 720 millions d’euros pour le renouvellement par l’Etat du matériel roulant des deux principales lignes normandes.
Une fois les premières rames livrées et les lignes modernisées, la Région deviendra, à l’instar des TER, autorité organisatrice des lignes normandes TET, dites lignes Intercités. La Région prendra ainsi la responsabilité des horaires, du cadencement et de la gestion des équipements.
La Normandie fait œuvre de pionnière en devenant la première Région française à assumer une compétence particulièrement lourde et complexe en lieu et place de l’Etat. Lors de la campagne électorale, je m’étais engagé à prendre à bras le corps le problème des trains normands et à ne pas adopter la position tenue par mes deux prédécesseurs qui consistait à ne rien faire sur les deux liaisons principales que sont Paris-Caen-Cherbourg et Paris-Rouen-Le Havre, à “renvoyer la balle” vers l’Etat et aux premiers tronçons de la LNPN prévus en 2030. Le résultat de cet immobilisme est celui que nous constatons tous : l’offre ferroviaire vers l’Ile-de-France est d’un autre âge. Le matériel est à bout de souffle. Elle est devenue dramatiquement pénalisante pour les Normands ».
En parallèle, l’Etat et SNCF réseaux ont confirmé leurs engagements à investir aux côtés de la Région Normandie de façon à achever d’ici 2020 la modernisation de ces deux lignes normandes.
Dans la convention que nous avons signée, j’ai tenu à ce que l’Etat se porte garant de la poursuite des investissements prévus sur le réseau – on parle de 500 millions d’euros d’ici à 2020 – et que la maintenance des trains soit « normandisée » à Granville et à Sotteville-lès-Rouen, gage de fiabilité et de disponibilité accruesA nous de tout mettre en œuvre pour proposer à l’avenir une offre de service de qualité et suffisamment attractive pour envisager une gestion à l’équilibre. Nous ne laisserons pas le trafic baisser au rythme actuel sur les liaisons entre la Normandie et Paris. C’est aujourd’hui que nous donnons un avenir ferroviaire à la Normandie, c’est aussi aujourd’hui que les choses se jouent pour la future LNPN en 2030 »
D’ici trois ans, date à laquelle la Région prendra la gouvernance des trains Intercités, il reste à réaliser avec l’Etat et SNCF un travail considérable concernant le matériel le plus adapté à la Normandie, l’expertise des comptes notamment en ce qui concerne les déficits, le dialogue avec la Région Ile-de-France sur l’accès dans les meilleures conditions possibles à Saint Lazare, notamment sur les sillons permettant l’accès à Paris le matin.
La Région Normandie s’affirme comme la grande collectivité des mobilités, d’une part parce qu’elle a investi depuis des années dans le ferroviaire comme pour les lignes Intercités Paris-Granville (300 millions dont plus de 140 millions pour le matériel roulant financés à 100 % par la Région) ou la ligne TER Caen-Rennes (80 millions de travaux entre Lison et Pontorson ces dernières années).
D’autre part, parce que la Région aura prochainement à faire converger et à articuler trois grands chantiers : celui des trains Intercités, la renégociation des conventions TER et le transfert des réseaux routiers interurbains prévu par la loi NOTRe.