Une voie nouvelle 50 ans qu’on en parle! On l’appelait communément la LIQN, ligne interquartier nord. Les moins abstraits, à l’instar du socialiste Philippe Duron, lui préféraient la dénomination “Pénétrante Weygand”. Désormais, il faudra s’habituer à la “desserte portuaire”, nouveau nom attribué cette fois par le républicain Joël Bruneau (LR).A chaque fois, le nom choisi a vocation à définir la fonction de cette voie nouvelle que Caen la mer (hier, le district du Grand Caen) voulait tracer pour désengorger le nord de Caen. Elle se limitera aujourd’hui à relier le site Normandial (Plateau de Colombelles), au pied du grand réfrigérant (ex smn), et le pont de Colombelles. Depuis jeudi dernier, 25 février, en le déclarant d’intérêt communautaire, le conseil communautaire a voté le dénouement de ce projet qui finissait par devenir l’arlésienne de l’Agglomération.
De quoi s’agit-il?
De quoi s’agit-il? Dans le cadre de sa politique économique, Caen la mer réalise une zone Habitat (Jean Jaurès) au nord du Plateau. “Cette zone est séparée du centre de Colombelles par la route départementale 226″ qui affiche un trafic important de transit de 14 000 véhicules_jour dont 8% de poids lourds. La RD226 permet également de relier l’A13 à la route de Ouistreham (RD515) sans passer par le viaduc.
Par ailleurs, l’urbanisation de la presqu’île impose de nouvelles contraintes, en particulier dans la perspective d’un habitat sur ce secteur. Le projet de transformer profondément la presqu’île portuaire, déjà marquée par des activités économiques au nord (Renault Trucks), ou par celles de la pointe presqu’île au rond point de RVI, avec un maintien des dépôts pétroliers sur le site actuel, non loin de la zone d’activités nautiques (Norlanda), doit prendre en compte les accès: “actuellement,le secteur n’est desservi que par deux accès: la RD 226 puis la 402 à partir de Colombelles ou par le cours Montalivet. Et si l’on vient du centre de Caen, l’accès se fait par le Cours Cafarelli”. D’où la nécessité “de restructurer tout cet ensemble” a souligné Rodolphe Thomas, vice-président (Transport), d’autant que la création d’une nouvelle liaison permettrait de libérer du foncier à urbaniser, entre le canal et la nouvelle voie au niveau d’Hérouville saint-Clair.
Mais qui finance quoi?
Combien coûtera cette desserte?L’infrastructure coûtera 10.2 millions d’euros hors taxes et sera réalisée en deux phases. La première phase partirait du rond-point de Normandial au nouveau rond point de la Presqu’île sera sous maîtrise d’ouvrage départementale pour un coût de 8.7M€ HT. La mise en service prévue en 2020. La deuxième phase nouveau rond point de la presqu’île/rond point RVI coûtera 1.5M€sous maîtrise d’ouvrage de Caen la mer
Sur le fond, majorité et opposition ne sont pas en désaccord. Ainsi que l’a souligné Gérard Leneveu (PCF), le problème a t-il soulevé , c’est en substance, de découvrir que cette desserte va être financée à 70% par la communauté d’agglomération alors même que des accords passés avec le Département laissaient à ce dernier la responsabilité entière de ce financement. Abondant dans ce sens, Philippe Duron, en sa qualité d’ancien président de région, a retracé l’historique des négociations entre les trois collectivités Caen, Département , région. “Ca suffit quoi! quand on prend des engagements, on les assume” a t-il lancé avant de constater “que le département s’est retiré de tous ses engagements et d’expliquer pourquoi, lui ne votera pas cette délibération.”Mon vote n’est pas un vote d’opposition mais contre la clef de répartition…” Il veut “être en phase” avec lui-même (sic). De son côté Joël Bruneau, président de caen la mer a tenu à rappeler qu’il a connu une époque où le Calvados avait payé une partie de l’électrification du Paris-Cherbourg… “C’est une époque révolue. Il faut qu’on sorte des postures… Et regardions vers l’avenir”. Sur l’ensemble de l’opération, la participation du département du Calvados est de 3,4 M€ HT, soit 33% du total.
