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La nouvelle est certifiée. Un jeune Hérouvillais aurait été tué en Syrie, il y a une quinzaine de jours. Il faisait partie de groupuscules islamistes Pro-Al-Qaïda. Emotion à Hérouville Saint-Clair, ville près de Caen, où cohabitent environ 71 nationalités.
« Il est fiable », affirme Nathalie Goulet, sénatrice UDI de l’Orne, spécialiste des réseaux djihadistes. C’est par un tweet d’un journaliste de RFI,David Thomson qu’elle a appris la mort de Reda Layachi, 18 ans, Français d’origine marocaine, marié à une Caennaise et père de deux enfants dont l’un est né en Syrie.
Quel parcours a t-il suivi ?
Le fameux tweet résume en moins de 140 signes l’essentiel de ce qu’on peut savoir aujourd’hui sur le jeune Reda Layachi, environ 20 ans. « David Thomson ?@_DavidThomson 27 déc. L’annonce de la mort de ce Français en Syrie face au régime remonte à décembre. Il était membre de « Firkatul Ghuraba », groupe d’Omar Omsen », pouvait-on lire sur les réseaux sociaux, lundi soir, 28 décembre. Selon nos informations, ce groupe Firqatul Ghuraba est, semble-t-il, majoritairement composé de Français et d’Africains de l’Ouest. Un réseau dont les ramifications européennes passeraient par Nice…
« Il serait parti en janvier 2014 » faire son « djihad » dans une groupe plutôt proche des islamistes d’Al-Qaïda, avec « femme et enfant ». Ses traces sont retrouvées dans ce fameux petit « Parti turkistanais » évoqué dans Twitter.
96 personnes radicalisées dans le Calvados
Comment un jeune homme dont on ne connaît aucune posture d’exhibition, dont la famille n’est pas identifiée comme particulièrement religieuse, qui a fréquenté un lycée de la ville sans se faire remarquer a-t-il pu basculer aussi vite et « aussi loin dans la radicalisation ? », s’interroge Rodolphe Thomas, le maire d’Hérouville Saint-Clair, en apprenant la nouvelle.
De fait, comme les 150 à 160 personnes radicalisées de Basse-Normandie, dont 96 « radicalisés » dans le Calvados, 40 dans l’Orne et « un peu moins » dans la Manche, Reda Layachi était inscrit dans le « fichier des signalés pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste ». C’est le fameux « FSPRT » que connaît très bien la sénatrice Nathalie Goulet, en sa qualité de présidente de la Commission d’enquête de la lutte contre les réseaux djihadistes au Sénat. « Attention, en France, on estime que 7 millions de personnes sont de religion musulmane, mais 8.000 seulement sont considérées comme « radicalisées ». Il ne s’agit donc pas de faire un amalgame », prévient la sénatrice de l’Orne.
Que fait-on de son corps et de ses enfants ?
Mais que se passe-t-il lorsqu’un jeune Français est ainsi tué en Syrie ou ailleurs, à faire du djihad : son corps est-il pris en charge par l’Etat ? Comment le rapatrie-t-on en France ? Quid de sa famille, femme et enfants ? La sénatrice Goulet est catégorique : « le corps est un grand problème. Notre vision est claire : un djihadiste est un agresseur, il a du sang dans les mains. Les djihadistes sont en rupture, je ne vois pas à quel titre l’Etat devrait s’en charger », affirme la sénatrice. La question a bien été évoquée dans la commission qu’elle présidait mais « la réponse est restée évasive ». C’est à la famille française de s’en préoccuper, dira t-on.
Circuits connus en Normandie?
Les circuits de recrutement sont-ils connus et repérés ? « Un circuit normand existerait-il ? On va remonter le parcours, son réseau et on comprendra comment ça se passe. J’espère ». Les réseaux de recrutement ne sont pas toujours « clairement » identifiés. Mais d’ores et déjà la répétition des faits de « radicalisation » autour de Caen commence à poser question.
« Il faut être vigilant et apprendre à connaître l’islam même si, en ce moment, l’humeur n’est pas tout à fait à la rencontre de l’autre. Il vaut mieux continuer à rechercher comment vivre ensemble », affirme Nathalie Goulet. Optimiste malgré tout.
numéro vert pour le signalement: 0 800 00 56 96
La sénatrice de l’Orne appelle également à la vigilance, sans pour autant tomber dans l’abus, en recommandant le signalement des personnes aux postures douteuses. Quelques signes pourront aider à aider les jeunes fragilisés qui seraient tentés par des aventures obscurantistes…Un
numéro vert le permet: 0 800 00 56 96
Une vive réaction du maire d’Hérouville
« Ce qui se passe risque de s’amplifier », selon le maire Rodolphe Thomas
Le maire d’Hérouville Saint-Clair a vivement réagi à l’annonce de cette nouvelle : « comme beaucoup je l’ai appris par la presse. En aucun cas je n’ai été informé… ». Pour Rodolphe Thomas, il s’agit bien d’un « regret » qu’il exprime pour diverses raisons tenant à une attitude « globale » du gouvernement actuel relatif à ces événements.
« Ce que je sais : ce garçon est âgé d’une vingtaine d’années, scolarisé à Hérouville et pas connu de nos services. Il semble bien qu’il était bien intégré dans la société. On le découvre déjà basculé dans la radicalisation ».
Pour le maire, « c’est désolant et triste qu’il soit parti sans qu’on n’en sache rien. Je le reproche au gouvernement qui ne nous donne pas les moyens de faire de l’éducation… Ce qui se passe risque de s’amplifier ».