En Normandie, au Mesnil-Guillaume près de Lisieux, dans le Calvados, l’angoisse s’abat sur sa famille. Gautier, le petit-fils du Maréchal Leclerc n’a plus donné signe de vie depuis le mois d’août. Le Figaro parle d’une « mystérieuse » et « complexe » affaire.
Entre (un) silence imposé et le doute qui s’installe. Difficile de tirer le moindre détail de la famille du motard. « On ne sait rien », résume celle qui reste le pilier d’une illustre famille de l’aristocratie militaire dispersée entre l’Amérique du Nord et l’Europe, la mère de Gautier de Hautecloque. En France, le dépit de tout ignorer des démarches diplomatiques en cours confine à l’exaspération chez les membres de cette famille aux ancrages normands depuis 60 ans…
Disparu à l’entrée
du désert d’Iran
« Gautier a disparu trois jours après l’enterrement de son père […] ». Le fils du Maréchal Leclerc, Charles Leclerc de Hautecloque est mort accidentellement le 17 juillet dernier, et enterré le 25 juillet, au Mesnil-Guillaume. Trente-six heures après, sa disparition était signalée aux autorités françaises. Epuisée par une interminable attente, Geneviève, 82 ans, maman de Gautier, garde la foi. Elle se présente sans nouvelle de son fils depuis le mois d’août. « La dernière fois où il a été vu, raconte-t-elle de sa voix posée, c’était à l’entrée du désert d’Iran ». Gautier n’en est pas à sa première aventure. L’ingénieur quinquagénaire a l’habitude des départs vers le Moyen et le Proche-Orient. Grand amateur de moto, « il a une attirance particulière pour cette région », confirme sa mère. Le Paris-Dakar, plusieurs fois le Maroc et, récemment, avant l’Iran, il a essayé de rejoindre l’Ouzbékistan « mais il a rencontré des problèmes » à la frontière. Sa maman, la Comtesse Leclerc de Hauteclocque s’interroge sur le caractère cette fois « précipité » voire « mal préparé » de cette expédition, où sa trace se perd, dans le village de Robat-Khan, que le Figaro situe, 400 kilomètres à l’est de Téhéran, la capitale iranienne. C’est ici qu’un chamelier l’aurait vu, le 3 août 2016. A-t-il poursuivi plus loin ? Nul ne le sait manifestement.
L’hypothèse
crapuleuse avancée
Qu’a-t-il pu se passer ? Son itinéraire a été retracé. Gautier a dû quitter la Normandie au volant de sa Citroën C8. Il entre par la Turquie, au nord-ouest de l’Iran, le 23 juillet et se dirige vers Téhéran qu’il traverse avant de le retrouver dans ce village au bord du désert. On imagine qu’ici, il sort de son coffre, une moto en pièces détachées, une Honda 400 CC, qu’il remonte pièce par pièce. Avant de l’enfourcher, Gautier décide d’abandonner sa Citroën C8 dans le parking d’un hôtel.
Vers où s’est-il dirigé alors ? Volontairement ou pas ? Accompagné ? Sous la contrainte ? De multiples pistes se dessinent et aucune ne rassure. Sa maman sait « par des sources extérieures » – entendre hors famille – que « le gouvernement fait le nécessaire pour le retrouver »…
Lire la suite dans l’article complet in Liberté le Bonhomme Libre du 22 décembre, paru ce jeudi
Emile S. FOUDA
À noter
L’Iran est bordé au nord par l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la mer Caspienne et le Turkménistan, à l’est par l’Afghanistan et le Pakistan, au sud-est par le golfe d’Oman, au sud-ouest par le golfe Arabo-Persique, à l’ouest par l’Irak et au nord-ouest par la Turquie. Une porte d’entrée pour les Européens…
La sérénité qui règne au pays-d’Auge est tout autant une supplique à la diplomatie française pour réduire les incertitudes et l’angoisse de vivre sans nouvelles.