La fermeture des centres de formation des personnels soignants passe mal. D’abord en raison des arguments - “faux” – présentés par
le vice-président David Marguerite contestés par l’opposition. Notamment lorsquela Région déclare qu’il lui a fallu du courage pour prendre cette décision. “Mensonge”! rectifie Laurent Beauvais, ancien président de Basse-Normandie, aujourd’hui membre du Groupe des élus SRC (Ps, Prg) de la nouvelle région Normandie. Vexé! ” Il n’est pas exact de dire qu’il y a eu concertation avant les décisions de fermeture des établissements. La décision rappelle l’ancien président a été prise au début de cette année. Un fait confirmé par la directrice de l’Agence régionale de santé, a ajouté l’élu. Pas question de laisser dire que l’ancienne majorité régionale n’aurait pas su prendre des bonnes décisions. “Nous avons investi pour accompagner le maintien des instituts de formation dans la proximité” se défend Laurent Beauvais, particulièrement visé.. Ensuite la nouvelle passe également mal car elle compromettrait l’aide aux soins dans une région qui en a besoin, contrairement aux déclarations de la majorité de droite, indique l’opposition de gauche.
Les besoins sont croissants
Tous, parlementaires, à l’instar de la sénatrice du Calvados Corinne Féret, conseillers régionaux partagent le constat et sonnent l’alerte: “annonces abruptes”, dénonce Nicolas Mayer-Rossignol, le président du Groupe au conseil régional. “Gestion à courte vue”, déplore t-il car “l’argument avancé, consistant à réduire le nombre de places sous prétexte qu’il n y aurait pas de demandes ne tient pas. Nous voyons bien que les besoins sont croissants” dans le domaine des soins hospitaliers, à domicile ou dans les Ehpad.
Dans un courrier adressé au président Morin dans lequel le grouper SRC lui demande de surseoir à l’exécution de cette décision, la minorité de gauche (36,4%) souhaitait surtout “sans polémique” exprimer son ” inquiétude la plus vive concernant l’avenir de plusieurs établissements de formation sanitaire” dont Hervé Morin aurait “décidé, unilatéralement, la fermeture”.
“Nous ne voulons pas d’une Normandie sans la santé”
Concernés, la plupart des établissements sont localisés dans l’ex-Basse-Normandie: deux Instituts de formation en soins infirmiers à Falaise et à Vire (IFSI), ainsi que 8 Instituts de formation d’aides-soignants (IFSA) à Falaise, Vire, Argentan, Caen, Honfleur, Avranches, Coutances, Alençon, Bernay et au Havre. La Normandie compte au total 32 IFAS. Si la décision est entérinée, il n’en resterait que 24 dans la Région.Quid des déplacements des étudiants? Quid des formateurs? “Nous ne voulons pas d’une Normandie sans la santé” assène Nicolas Mayer-Rossignol. Une vague d’indignation s’est levée dans certains cas chez les personnels et les étudiant(e)s mais aussi chez les élus locaux et la population. C’est probablement, ce qui aurait fait reculer la Région quant au sort de Falaise qui semblait avoir été scellé comme à Vire.
L’Orne le plus touché
Irresponsable”, estime la sénatrice Corinne Feret. “Ca ne tient pas debout” selon Laurent Beauvais “C’est bien le Conseil régional, et non l’Etat, qui est responsable des formations sanitaires et sociales”. Il importe que “la région nous entende”. Même si les discussions sont en cours entre Argentan et le conseil régional, Laurent Beauvais, qui veut garder son optimisme, constate que sa commune (Argentan) illustre la théorie du deux poids deux mesures que semble constater l’opposition régionale de gauche. Regardez, surenchérit Nicolas Mayer-Rossignol, quelle est la couleur politique des villes les plus frappées: Vire, Flers, Argentan, s’inquiète Nicolas Mayer-Rossignol (PS)… Laurent Beauvais, ajoute que la pénurie dont souffre structurellement notre région en matière de personnel médical et infirmier, particulièrement en territoire rural, est notamment observable dans le département de l’Orne. Mais plus globalement, assure Franck Gueuguéniat, maire d’Epron, près de Caen, qui vient de se doter d’un Ehpad, “les besoins sont réellement importants pour les soins à domiocile”. ” À quoi sert d’afficher une volonté́ régionale de développer la formation, ce que nous approuvons, si c’est en réalité́ pour fermer des établissements normands qui pourtant fonctionnent et affichent des taux d’employabilité́ excellents? Ce décalage entre le discours et les actes est inquiétant”, notent les élus du Groupe SRC. de Normandie.
Les signataires de la lettre au président Morin:
Laurence DUMONT, Députée du Calvados ,1ère Vice-présidente de l’Assemblée Nationale, Valérie FOURNEYRON ,Députée de la Seine-Maritime, Ancienne Ministre, Stéphane TRAVERT, Député de la Manche, Conseiller régional de Normandie, Catherine TROALLIC, Députée de la Seine-Maritime, Conseillère régionale de Normandie, Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, Conseiller régional de Normandie, Président du groupe SRC, Benoît ARRIVE, Maire de Cherbourg-en-Cotentin, Conseiller régional de Normandie, Guy BAILLIART, Député du Calvados, Laurent BEAUVAIS, Conseiller régional de Normandie