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Réfugiés. Demandeurs d’asile, l’agglomération caennaise veut créer des Cada diffus

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Migrants 1 et 2Migrants 1 et 2Migrants 1 et 2

À Caen, pas de mélange des genres. L’idée fait son chemin : quelques élus majeurs tentent d’inverser le processus d’accueil en vigueur. A savoir la concentration des demandeurs d’asile dans un même lieu. Ils s’accordent sur la répartition des efforts par tous.

Le mouvement est lancé

Le mouvement est lancé. Les Cada diffus ont vocation à accueillir dans une commune un nombre limité de familles de demandeurs d’emploi dans les conditions au moins égales à celles qui sont proposées aux ressortissants français de même niveau ou statut social. Définition rapide que propose Xavier LE Coutour, pour rompre avec la logique des squats dans l’agglomération caennaise. “Cela ne se limite pas au nombre puisqu’il s’agit de répartir l’effort collectif d’accueil entre tous”, précise l’élu, qui espère  qu’à terme, “nous pourrions  nous mettre  tous autour d’une table pour tenter de résoudre un problème qui se pose à tous de la même manière. C’est probablement ce qui va arriver avec le demantèlement “de la jungle de Calais dont on redoute des effets induits plutôt néfastes en région.

Risques d’incendie social

Le désengorgement de la jungle de Calais (12000 migrants) voulu par le gouvernement a accéléré la prise en compte globale de la question des réfugiés vieille problématique française – dans les régions. En Normandie, souvent par ricochet, les collectivités locales et territoriales sont confrontées à l’afflux des étrangers aux statuts très différents selon qu’ils sont demandeurs d’asile authentiques, fuyant des guerres, économiques, à la recherche de prés plus verts… D’aucuns sont opportunistes venant de l’Europe de l’est ou d’Afrique, bon nombre, plus récents, refoulés de Paris, souvent des familles avec enfants mineurs, se retrouvent par la loi, des protégés des Départements contraints de les accueillir, suscitant des réactions diverses, entre le rejet pur et simple de ces populations et la compassion à l’égard des cas désespérés commués en demandeurs d’asile classiques. La Normandie devrait créer 663 places(par rapport à Calais) L’agglomération caennaise manque de 700 places CADA en fonction des arrivées de demandeurs d’asile (données 2015)

700 places à créer à Caen

Les migrants de Calais résument toutes questions. Et le démantèlement force les territoires à trouver une place pour réduire la concentration et diminuer les risques d’incendie social et d’affrontements entre les populations locales et les émigrés.
Caen intra muros, il manque grosso modo, 700 places à créer.

Des initiatives qui réussissent

Non loin de Caen, dans le Calvados, le cas de Bretteville-sur-Laize illustre cette confrontation redoutée par les pouvoirs publics. La petite commune de 1700 habitants devra accueillir « sans l’avis des habitants », dit leur porte-parole, quelques familles issues de Calais. Une pétition a surgi et la résistance s’engage ! Quelques mois auparavant, les présidents des collectivités territoriales de Normandie, le G6 s’était opposé publiquement à la décision du ministre de l’intérieur, arguant que les collectivités n’avaient pas été consulté sur la ventilation de la ” jungle”
A Louvigny, 3000 habitants, 350 logements sociaux. Le discret et modéré maire (PS) Patrick Ledoux ne tarit pas d’éloges sur ses administrés. « Une population solidaire ». Depuis un an, sans tambours ni trompette, la commune mène l’accueil d’une famille ou deux de demandeurs d’asile. Convaincu que des efforts comme ceux réalisés par la commune « peuvent déboucher sur de bons résultats si chaque commune entreprend d’adapter l’accueil des demandeurs d’asile à ses propres capacités de logement convenable ». Il fallait trouver une solution le 31 octobre. Un bâtiment communal délabré et sans argent, l’appel du maire et le concours de 1200 familles de la commune, aidés par les pouvoirs publics ont permis d’y parvenir. Les familles sont intégrées, participent à la fête du pays, personne ne les montre du doigt. Les élus ont été consultés à chaque étape de cet accueil.
On retrouve le même environnement chez Hélène  Mialon-Burgat, maire de Mondeville, qui n’a pas hésité à signer une pétition contre les fameuses “idées de Wauquiez”, président (LR) de région anti-jungle confirmé! Chez Hélène Mialon-Burgat, la dimension humanitaire dans son sens noble prend toute sa place à Mondeville: crééer les conditions pour que tout le monde travaille à sa place et dans le même sens (lire ci-dessous/Le miracle de la feuilleraie).

Dotation de 1000 euros par famille

Lors du dernier conseil communautaire, Xavier-Le Coutour, conseiller caennais (PRG-Citoyens), fait une communication qui relance la recherche d’une solution consensuelle pour accueillir les demandeurs d’asile. Le maire de Ifs, Michel Patard-Legendre (LR) comme le Président de l’Agglomération, Joël Bruneau (LR) et l’ensemble des élus approuvent l’idée. « En établissant un inventaire des logements vacants de la communauté d’agglo, et en demandant à chaque commune d’assumer sa part d’accueil, on finirait par absorber le flux de la demande locale… », explique t-il dans l’esprit et en substance le concept du CADA diffus. Près de 700 sans-abri sont à loger chaque soir à Caen, dit un militant. « Il y a eu 1061 demandes d’asile déposées en 2015 à la préfecture du Calvados. Mais à Caen, on ne compte que 443 places dans les CADA (centres d’accueil de demandeurs d’asile).
Par ailleurs, depuis un an, un texte du gouvernement indique que celui-ci attribuerait aux collectivités qui s’y engagent, une dotation de 1000 euros par famille hébergée.
Emile S. FOUDA
Xavier Lecouture a relancé le débat de l’accueil des demandeurs d’asile lors du dernier conseil communautaire.

L’hébergement CADA à Caen

Cada Althea: 95 places
Cada France -Terre d’asile: 103 places
Cada Itineraires: 50
Cada Adoma:125
Cada AAJB: 65
Projection à partir du demantèlement de Calais

La Normandie devrait créer 663 places(par rapport à Calais)

L’agglomération caennaise manque de 700 places CADA en fonction des arrivées de demandeurs d’asile (données 2015)

L’exemple de Mondeville : le miracle de la Feuilleraie

Ils sont parmi d’autres représentatifs de l’action conduite à Mondeville. Yves Claveol, Colette Prokob, Jean-Pierre Taillard, et Gérard Prokob, habitent tous le Plateau, un lieu historique déterminé par le passage, un siècle durant de la société métallurgique  de Normandie, plus connue ici sous son sigle SMN. “Nous vivons dans un quartier calme et équilibré, où la mixité sociale constitue l’ADN des habitants, voire de la ville. L’ancienne maison de retraite, La Feuilleraie abrite aujourd’hui les migrants de Mondeville. Du coup, La Feuillerais devient doublement historique. Elle est d’abord située dans cette zone de l’ex SMN (société métallurgique de Normandie) dite Le Plateau. Ici, trois communes en sont les propriétaires : Mondeville, Giberville, Colombelles.
Ensuite La Feuilleraie est aussi la demeure emblématique du directeur de la SMN. Du temps de sa splendeur économique, le directeur de la société représentait la « maison du dieu », maison du capitalisme roi mais un capitalisme paternaliste où la famille des SMN a développé dans l’espace un mode d’organisation et de vie qui forge son identité encore aujourd’hui.
Enfin, La Feuilleraie est depuis un an( 2015), le lieu d’accueil « de toute la misère du monde » : ils sont Africains, Européens du centre ou de l’est, Français ou Albanais, Mongols, Algérien, etc… Globalement ce sont des migrants, réfugiés, demandeurs d’asile, seuls ou en famille avec enfants.

De la résistance à la bienveillance

Un collectif et une association « Vivre Ensemble au Plateau » ont évolué de la résistance aux étrangers à la bienveillance pour des populations fragilisées venues d’ailleurs. Le concours de la mairie de Mondeville a permis aux habitants d’accepter « l’inacceptable », à savoir : accueillir une centaine de demandeurs d’asile recommandés par l’Etat, “alors que la population n’en savait rien”. Une histoire à créer un affrontement entre les autorités et les populations locales. Pourtant il n;en sera rien…

Comment s’est déroulé cet accueil ?

Mars 2014. Les pouvoirs publics ont besoin de « logements 115 ». Ce sont des surfaces dédiées à loger réglementairement des demandeurs d’asile, dans l’attente d’une décision.
Un promoteur immobilier a fait l’acquisition de la fameuse résidence ds personnes âgées, La Feuilleraie. Des transformations commencent pour 40 à 43 « logements 115 ».  Une aubaine pour les marchands de sommeil. Une « horreur » pour les habitants qui décident d’agir. Ils interpellent la Préfecture, la mairie de Mondeville, sollicités par des habitants du Plateau, inquiets de voir s’imposer à eux une population qu’ils ne connaissaient pas. Le Plateau et ses 4000 habitants dont 52 % de mixité sociale entre (nt) en résistance. En fait sels 15% des logements sont du 115.
2015. Une convention est signée entre les parties. Les « résistants » du Plateau viennent de basculer dans la collaboration « positive ». Autant tout mettre en œuvre pour contribuer à l’intégration des nouveaux habitants. Mais une contrepartie s’impose : limiter le nombre d’étrangers accueillis à 30 % du taux de mixité sociale en vigueur dans la commune. « Question d’équilibre ».
« L’Etat finance l’accueil et recherche des mètres carrés ». Ce que leur offre La Feuilleraie mais le Collectif et l’association Vivre Ensemble » et la municipalité se chargent d’aider à l’insertion des demandeurs d’asile dont les enfants fréquentent déjà l’école… Et autour de cette communauté nouvelle, qui semble vouloir s’inscrire sur la durée, Le Collectif et l’Association Vivre Ensemble sur le Plateau regorge déjà d’idées pour mieux accueillir leurs hôtes. C’est le miracle de la Feuilleraie!

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