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Légion d’Honneur: un Caennais, Jacques Hebert, élevé à la dignité de Grand Officier

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Jacques Hébert
Jacques Hébert

On le connaissait beaucoup plus comme maire emblématique de Cherbourg(  1959 à 1977). Le Dr Hébert est aussi un grand “Compagnon” du général de Gaulle. Aujourd’hui Caennais, il a été élevé à l’un des plus hauts rangs de la République: à la dignité de grand officier comme dix autres de ses camarades, que sont M. Cortot (Louis), compagnon de la Libération. Commandeur du 17 novembre 2014. M. Gayet (Alain, René, Prudent), compagnon de la Libération. Commandeur du 18 juin 1996. M. Hébert (Jacques, Georges, Edmond), compagnon de la Libération. Commandeur du 7 octobre 1978. M. Raoul-Duval (Claude, Lucien, Edouard), compagnon de la Libération. Commandeur du 28 septembre 1957. M. Tupët-Thomé (Edgar, Alphonse), compagnon de la Libération. Commandeur du 5 juin 1985. Du millier qu’ils furent, il en reste une dizaine (14 Compagnons) ce jour.

La promotion civile du 14 juillet

La promotion civile du 14 juillet, publiée ce jour au Journal officiel, compte 654 personnes dont 530 chevaliers, 91 officiers, 20 commandeurs, 11 grands officiers et deux grand’croix. Illustres ou inconnus du grand public, ces décorés sont issus de l’ensemble des domaines d’activité du pays, répondant ainsi à la vocation d’universalité de la Légion d’honneur : 28,6 % relèvent des activités économiques, 26 % de la fonction publique (hors enseignement-recherche et santé-social-humanitaire), 13,1 % de l’univers santé-social-humanitaire, 12,6 % de l’enseignement-recherche, 7,7 % appartiennent au domaine culture et communication, 6 % sont des élus, et les 6 % restant se répartissent entre les cultes, les sports et les personnes œuvrant pour les anciens combattants.

La promotion du 14 juillet représente la deuxième des trois promotions civiles de 2016, après celle de Pâques et avant celle du 1er janvier prochain. Deux promotions militaires sont également publiées chaque année, l’une en avril-mai pour les militaires de réserve, l’autre en juin-juillet pour ceux d’active. Environ 3 000 personnes sont distinguées annuellement dans la Légion d’honneur, deux tiers à titre civil et un tiers à titre militaire. Fondée par Napoléon Bonaparte en 1802, la Légion d’honneur est la plus élevée des distinctions nationales françaises. Elle compte aujourd’hui 93 000 membres, récompensés pour leurs mérites éminents au service de la nation.

SA VIE EN BREF

Jacques Hébert est né le 8 août 1920 à Falaise (Calvados). Son père était industriel. Etudiant en médecine en 1940, il refuse la défaite et abandonne tout pour rejoindre, avec l’accord de sa famille, avec son jeune frère Bernard, à bord du Batory au départ de Saint-Jean-de-Luz le 21 juin 1940, les Forces françaises libres à Londres.

Engagé volontaire pour la durée de la guerre, il est affecté comme 2e classe à la 1ère Compagnie autonome de chars de combat. Le 31 août 1940, il embarque sur le Pennland, prend part à l’opération de Dakar et débarque cinq semaines plus tard à Douala au Cameroun.

Jacques Hébert participe ensuite à la campagne du Gabon au cours de laquelle il est blessé accidentellement, à Oyem, le 23 octobre 1940.

En janvier 1941, il débarque à Pointe Noire (Congo) et est affecté à la Brigade d’Orient. Après un bref séjour à Qastina en Palestine, il est nommé caporal et prend part à la campagne de Syrie au cours de laquelle il est de nouveau blessé, le 18 juin 1941, par éclat d’obus à Néjah près de Damas. En août 1941, promu sergent, il est sélectionné pour suivre les cours d’élève aspirant à Damas. Nommé aspirant le 25 octobre 1941, il est affecté à la 3e section de la 1ère Compagnie de chars de combat.

En janvier 1942, l’aspirant Jacques Hébert quitte la Syrie pour le Liban où il stationne avec son unité pendant trois mois et poursuit sa formation, notamment à l’école des chars du Middle East à Héliopolis. Il participe ensuite à la campagne de Libye dans le Western Desert puis à la bataille d’El Alamein en octobre 1942 au cours de laquelle il est, une troisième fois, blessé. Promu sous-lieutenant en décembre 1942, il combat ensuite en Tunisie de mars à mai 1943. Stationné au Maroc à l’issue de la campagne, il est bientôt affecté au 501e Régiment de chars de combat de la 2e Division blindée du généralLeclerc, récemment créée.

En avril 1944 Jacques Hébert rejoint l’Angleterre avec la 2e DB.

Lieutenant, il débarque en France à Utah Beach le 2 août 1944 et prend une part active à la campagne de Normandie comme officier de transmissions : il combat à Ecouché le 13 août et s’y distingue en suivant au plus près, de son half-track, la progression des chars, malgré un feu nourri des canons antichars ennemis. Il se distingue ensuite au cours de la libération de Paris les 24 et 25 août 1944, se battant à Fresnes, aux Tuileries et place de la Concorde ; en toutes occasions il parvient à assurer une liaison parfaite avec les unités du groupement et à renseigner son chef chargé de la coordination de l’attaque des différents groupements. En septembre, la 2e DB quitte la capitale et poursuit le combat dans les Vosges, notamment à Andelot le 12, puis à Chatel où le lieutenant Hébert fait preuve du plus grand calme malgré les tirs de l’Infanterie et de l’Artillerie ennemies. Présent lors de la prise de Strasbourg le 23 novembre 1944, il prend part ensuite à la campagne d’Alsace.

En avril 1945, il part pour l’Allemagne et commande la compagnie d’appui du 501e RCC ; il remporte avec son unité des succès décisifs notamment au cours de la progression, dans la nuit du 4 au 5 mai, vers le nid d’aigle d’Hitler à Berchtesgaden. Blessé accidentellement au cours de cette mission, il est évacué le 5 mai 1945.

Titulaire de quatre blessures et autant de citations, il est affecté en juin 1945 au Secrétariat particulier du ministre de la Guerre. En novembre 1945, il est affecté au cabinet militaire du résident général de France à Tunis avant de quitter l’Armée en juin 1946.

Jacques Hébert reprend dès lors ses études de Médecine à Caen puis à Paris et se spécialise en cardiologie, se dirigeant ensuite notamment vers la Médecine du Travail. Il sera médecin-chef du Centre interprofessionnel de Médecine du Travail de l’agglomération cherbourgeoise.

Jacques Hébert a été également maire de Cherbourg de 1959 à 1977, député de la Manche de novembre 1962 à février 1973 et vice-président de la Commission de la Défense nationale à l’Assemblée nationale en 1968 et 1969 ; il a été président de la Communauté urbaine de Cherbourg de 1970 à 1977.

Jacques Hébert cesse ses activités professionnelles en 1982.

• Commandeur de la Légion d’Honneur 
• Compagnon de la Libération – décret du 16 octobre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Médaille Coloniale avec agrafes “Libye”, “Tunisie”
• Médaille Commémorative 39/45
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre 
• Presidential Unit Citation (USA)
• Officier du Nicham Iftikar

A lire Jacques Hébert. Des hommes libres…, Editions des Cahiers du Temps, 2015


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