
La gestion du maintien de l’ordre et les consignes de la préfecture de police aux policiers et gendarmes engagés vont l’objet d’une saisine du Défenseur des droits, ont annoncé deux avocats lundi 9 mars 2020. (©SL / actu Paris)
Aucun observateur des mouvements sociaux ne peut le nier : les méthodes de maintien de l’ordre ont changé, à Paris. Lundi 9 mars 2020, le Défenseur des droits a été saisi par deux avocats, après la révélation par Mediapart de notes internes remettant en cause la légalité de certains ordres donnés aux policiers et gendarmes par le préfet de police, Didier Lallement.
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De nouvelles techniques de maintien de l’ordre controversées
En poste depuis près d’un an, l’actuel préfet de police avait remplacé Michel Delpuech, limogé après les violences du 16 mars 2019 sur les Champs-Élysées. Depuis, Didier Lallement a modifié les dispositions d’engagement des forces de maintien de l’ordre.
La tactique la plus visible est le renforcement des brigades motorisées, chargées d’interpeller des manifestants violents. La technique de « nasse », l’enfermement des manifestants pour éviter tout débordement, est devenue systématique et selon Mediapart, des ordres sont donnés pour « impacter » les manifestants et les groupes hostiles.

La nasse est désormais de rigueur, à chaque fin de manifestation : les militants sont enfermés sur la place d’arrivée, cernés de barrière. Tout le long du cortège, ils sont encadrés de très près, les forces de l’ordre dictant la marche. (©SL / actu Paris)
Une enquête indépendante du Défenseur des droits
Dans les notes publiées par Mediapart, rédigées par des hauts fonctionnaires de la gendarmerie et des CRS, ces usages sont décriés. Dans ces documents, « des pratiques contraires à la législation » et « des emplois disproportionnés de la force » sont dénoncés.
C’est contre ces pratiques que les avocats Vincent Brengarth et William Bourdon ont saisi le Défenseur des droits, lequel a un avis consultatif mais peut enquêter indépendamment. Depuis le début des Gilets jaunes, plus de 600 enquêtes ont été ouvertes par l’IGPN, l’Inspection générale des services de la police nationale, sur toute la France.
🔴 Après les révélations de @Mediapart et @p_pascariello, nous avons saisi le @Defenseurdroits avec @BourdonWilliam2, pour qu'il enquête sur les consignes du préfet de Paris, jugées illégales par de hauts responsables de la gendarmerie. https://t.co/DGCRT3FJe8
— Vincent BRENGARTH (@v_brengarth) March 9, 2020