Vos deux fiertés ?
D’abord la Normandie accueille le Monde en 2014 à travers les Jeux Equestres et le 70e.. Et puis, d’avoir su faire de Caen la capitale de l’enseignement supérieur et de la Recherche dans la Normandie de demain.
Vos deux échecs ?
J’ai un sentiment d’insatisfaction : ne pas avoir pu empêcher avec les élus départementaux ou locaux des fermetures d’usines. J’ai toujours gardé en travers de la gorge, la fermeture d’Honeywell à Condé-sur-Noireau. Je n’ai jamais vu les yeux du responsable. À l’inverse on a fait sur Flers avec Faurecia un travail intelligent parce que le chef d’entreprise a voulu partager avec nous les enjeux d’une localisation maintenue, tout comme pour Renault Trucks à Blainville-sur-Orne ou Aim à Villedieu-les-Poêles.
Quand je rencontre un pêcheur qui me parle de ces difficultés parce que les règles européennes sont compliquées et qu’il ne peut assurer la relève, je me dis que c’est une certaine forme d’échec dans une région avec une si forte identité maritime.
7 ans de mandat, les deux événements qui vont ont marqué ?
Le premier : le jour où la mer a entouré le Mont Saint-Michel. Tant d’années d’efforts : 10 ans d’étude, 10 ans de travaux ont permis de rétablir le caractère maritime du site.
Seconde grande fierté de voir une rame Régiolis dans le bâtiment de maintenance de Granville et avoir donc sauvé la ligne Paris-Granville. Je rêve d’en faire autant sur Paris, Caen Cherbourg évidemment. Tout arrive et tout s’échelonne dans le temps.
Les deux rencontres qui vous ont marquées ?
Celle avec un jeune M. de 95 ans, Bernard Dargols, un vétéran mis en lumière parmi d’autres durant le 70e avec qui j’ai noué des liens d’amitiés qui ont dépassé ma fonction de président de Région.
Et François Morel, dans mes fonctions antérieures j’étais allé le voir comme simple spectateur. On a sympathisé par l’intermédiaire d’un collaborateur de la Région à la scène nationale d’Alençon. J’ai appris à le connaître, ses chroniques je n’en manque aucune.
Les deux choses qui vous manqueront quand vous devrez laisser votre place de président ?
Il y a des fins à tout. Il ne faut pas avoir de regret. Peut-être cette capacité de proximité me manquera à l’échelle régionale en tout cas car je resterai élu à Argentan. Et puis, ne plus m’investir sur ces grands dossiers pour l’avenir. Même si je serai toujours au conseil régional, l’aboutissement des efforts sur le projet Arcade ou Unesco, je les applaudirai en tant que citoyen pas en tant que président de Région.
Vos deux craintes pour l’avenir ?
La démographie, c’est une science exacte et elle nous annonce des perspectives peu réjouissantes. Tout passe par elle. Voir une démographie décliner : c’est voir une richesse décliner. Il faut combattre en étant attractif et en investissant. Autre sujet : la réduction des dotations de l’État aux collectivités, il ne faut pas que ça dure trop longtemps. Demain il faudra investir sur la LNPN, les lycées… Le plan du gouvernement s’arrête en 2017, j’espère que de l’oxygène sera donnée aux Régions comme aux autres collectivités.
Vos deux espoirs pour l’avenir ?
Que l’on obtienne avec les Énergies Renouvelables des perspectives de renouveau industriel : on sera la 1re Région des Energies avec un dynamique emploi et formation importante. Le classement au patrimoine mondial de l’Unesco des plages du Débarquement, c’est là aussi important pour notre avenir économique en matière de tourisme évidemment.
Vos deux mentors politiques ?
Il y en a un qui revient toujours c’est Pierre Mendès France sans hésitation. J’ai du mal à en citer un deuxième car j’ai beaucoup de personnages politiques qui m’ont marqué et qui me marquent encore.
Deux conditions pour gagner les régionales ?
Ce que je souhaite c’est qu’on parle de la Normandie parce qu’on est en train de la faire justement et que la campagne ne soit pas kidnappée par les grands problèmes nationaux. Continuer à faire ce que l’on fait depuis le début : être près des gens jusqu’au dernier moment. Je pense avoir une image d’un élu de proximité, c’est beaucoup de sacrifices en terme de temps mais pour gagner la confiance des gens, surtout en ce moment, il le faut.
Deux arguments pour dire aux gens d’aller voter ?
Allez voter pour une collectivité qui concerne votre vie quotidienne : transports, lycées, économie, formation… Il y a quelque chose de particulier en 2015, c’est qu’on crée aujourd’hui la Normandie, vous allez désigner des élus qui vont s’occuper de la Normandie !
La question subsidiaire : est-ce que vous courrez samedi 3 octobre au semi-marathon d’Argentan ?
J’espère. Je ne suis pas encore inscrit mais je croise les doigts pour pouvoir le faire.