
Les hôtesses d’accueil qui travaillent dans des grands événements subissent de plein fouet la crise du coronavirus, qui contraint à annuler de nombreux événements. (©Adobe Stock Illustration)
L’interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes en France pour lutter contre le coronavirus contraint de nombreuses salles à annuler des événements, surtout à Paris, depuis début mars 2020. Ces restrictions ont un profond impact sur les hôtesses d’accueil, souvent étudiantes, surtout des femmes, qui perdent leurs seuls revenus.
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« Beaucoup d’étudiantes et de mères au foyer » privées de revenus
Salon du livre, Mondial du tourisme, Paris Manga & Sci-fi, Mondial du tatouage… Ce sont autant d’événements qui ont été annulés pour tenter de contenir la propagation du virus. Dans ces grands rendez-vous, les hôtes et hôtesses chargés de l’accueil des clients et visiteurs sont omniprésents… et en première ligne. Ce sont essentiellement des femmes.
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« Quand on exerce ce métier, c’est souvent par besoin. On retrouve beaucoup d’étudiantes et de mères au foyer qui s’en sortent par ces petits boulots », raconte Julie, hôtesse d’accueil en événementiel à Paris. Ces contrats courts financent ses études :
Un salon annulé peut représenter 600 euros de pertes, ce n’est pas rien.
Margot est dans le même cas : « C’est ma bourse d’études à moi, si les événements sont tous annulés jusqu’en juin, il faut que je cherche un autre job en urgence ». Loyer, factures… les deux étudiantes craignent pour leurs finances, mais aussi pour leur santé.
Des salariées mal protégées face au risque de contamination
Tiraillées entre leurs besoins financiers et leurs craintes d’être contaminées par le coronavirus, ces hôtesses déplorent le temps de réaction de leurs agences. « On est particulièrement exposées, on serre des mains, on distribue des billets, on croise des visiteurs français et étrangers et les mesures d’hygiène ne suivent pas », déplore Julie.
« Mon agence ne nous a pas fourni de gel hydroalcoolique », pointe Laura, qui officiait au Salon de l’agriculture, dont le dernier jour a été annulé à cause du coronavirus. Une des principales agences de la capitale explique avoir été prise de court :
On a eu du mal à fournir du gel hydroalcoolique en urgence à tous nos hôtes et hôtesses, les prix étaient fous, et il fallait le temps de se faire livrer.
Même son de cloche pour une seconde agence, plus modeste, pour qui le gel hydroalcoolique « est un sacré coût, qui n’était pas prévu dans le budget. » Toutes les agences contactées assurent toutefois avoir mis en place les directives sanitaires communiquées par le ministère de la santé, l’une d’elle conclut : « C’est une demande légitime et nécessaire. »
Cependant, dans la société de Neuilly-sur-Seine où un cas de coronavirus a été confirmé, les hôtesses d’accueil ont alerté leur agence sur l’absence de mesures sanitaires. Laquelle a simplement répondu « qu’une cellule de crise a été ouverte ». Les hôtesses ont été obligées de travailler, malgré la consigne de télétravail donnée aux salariés de l’entreprise et la fermeture de ses voisins.
« Une perte conséquente » pour les agences
Le coronavirus impose aux agences de s’organiser pour poursuivre leurs activités. « L’événementiel représente 10 à 15% de nos activités », communique une agence parisienne face aux annulations en cascade :
Ce n’est pas l’effondrement total de nos activités mais cela représente une perte conséquente.
La gestion de la crise est en discussion et des solutions apparaissent. « Après avoir affronté les grèves, on est prêt à réadapter un système par localisation géographique de nos hôtes et hôtesses, si la RATP décide de restreindre le trafic en phase épidémique ».