«Nous avons décidé de faire de la Normandie une terre de la paix et de la liberté.» Jeudi 23 février 2017, à Sidi Bousaïd, près de Tunis, après avoir remis des médailles régionales à 9 vétérans tunisiens de la Seconde Guerre mondiale, Hervé Morin, président du Conseil régional de Normandie, a annoncé la création d’un Davos de la paix.
La Normandie est mondialement connue avec le débarquement, c’est la raison pour laquelle nous souhaitons bâtir une stratégie autour de la paix. Dans une période où l’horizon s’assombrit, sans oublier le réchauffement climatique et la montée des eaux qui pourraient provoquer le déplacement de 750 millions de personnes, les enjeux sont importants. Tout cela dans un monde où l’on n’a jamais autant consacré d’argent aux budgets militaires. Un monde où l’on voit de plus en plus la montée des nationalismes et du repli sur soi. L’environnement mondial est plus inquiétant qu’il ne l’était il y a vingt ans. Toutes ces questions là sont centrales.
Donner du sens à la politique internationale de la Normandie
Le premier forum, ouvert à tous, intitulé “Normandie pour la paix”, aura lieu à Caen, à l’Abbaye-aux-Dames. François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, vice-président en charge des affaires européennes et internationales, souhaite pour sa part «donner du sens à la politique internationale de la Normandie. Tout ce qui s’est passé ici en 1944 fait que nous sommes extrêmement crédibles pour porter ce projet basé sur la paix et la liberté. Les chefs d’Etats du monde entier se sont retrouvés à plusieurs reprises en Normandie pour commémorer les 40e, 50e, 60e et 70e anniversaires du débarquement. Je me suis dit que s’il fallait qu’il y ait un endroit où la planète devait se retrouver, c’est bien ici. Ce forum mondial en Normandie apparaît comme une évidence.»
Première édition les 23 et 24 mars 2017
La première édition des 23 et 24 mars 2017, où la Tunisie sera invitée d’honneur, sera un galop d’essai. Avant de pérenniser l’événement dès 2018, début juin, en marge des cérémonies commémoratives du débarquement allié en Normandie.
«Notre volonté est de porter des actions concrètes», ajoute François-Xavier Priollaud.
Des initiatives se font déjà mais elles ne sont pas toujours connectées. On ne voit pas toujours clairement le message politique. On peut soulever des montagnes, transformer des discours en actes et surtout montrer notre volonté de porter un message optimiste.
Ce sera sans doute l’occasion de rappeler que la liberté et la démocratie ne sont jamais des biens acquis d’avance.
Frédéric Leterreux